L’année 2020 n’est pas terminée, et pourtant, elle a déjà largement marqué les esprits. Crise sanitaire, confinement, faillites, la liste est longue. Beaucoup de chamboulements, mais aussi quelques bonnes nouvelles, presque passées inaperçues. Une baisse record des émissions de CO2, la reprise massive du vélo, une nette amélioration de la qualité de l’air, et bien d’autres encore.
Bref, tout n’est pas à jeter. Et justement, qu’en est-il de l’impact sur le statut d’indépendant ? Sur le portage salarial ? Et surtout quel avenir espérer ?
Teaser, il y a des signes encourageants.
1 – Télétravail, la nouvelle norme
Migration vers les plus petites villes (et les campagnes), baisse drastique des voyages d’affaires, généralisation des réunions en visio… Bref, cette période pour le moins insolite aura été un accélérateur de tendances déjà émergentes. La plus marquante d’entre elles ? La mise en place massive du télétravail. Revenons plus en détails sur ce phénomène.
Un carton, à l’échelle mondiale
Le travail à distance (aka télétravail pour les intimes) aura a été la clé de voûte de l’économie française au cours des derniers mois. Oui, les entreprises y ont eu largement recours. Renault, Facebook, Google, et bien d’autres. Environ deux tiers des Français et Françaises auraient découvert, pendant le confinement, cette pratique à temps complet (70%) ou partiel (30%). Cela représente pas moins de 8 millions de personnes. Un gros changement, en un temps record.
Et cette émergence n’a pas été une spécificité de la France. Au contraire, elle semble avoir été adoptée à l’échelle mondiale. Selon une étude McKinsey, la Chine (1ère impactée en terme de chronologie par la pandémie) a vu ce format exploser avec plus de 200 millions de personnes à travers le pays qui travaillaient à distance. En Europe et aux Etats-Unis, les résultats sont tout aussi impressionnants. Un format qui fait ses preuves donc, même si il n’est pas adapté à tous les profils. En effet, il semblerait que cette forme de travail soit même réservée à une minorité de la population.
Un format pour tous les profils ?
Et pour cause, une étude de Pew Research Center révèle, en analysant les premières retombées économiques de la crise, que 90% de la baisse de l’emploi aux Etats-Unis provenait de postes qui ne pouvaient pas être fait en télétravail. Des économistes de l’Université de Chicago ont également estimé que seulement 37% des emplois aux États-Unis peuvent être exercés entièrement à domicile. Cela fait donc une bonne partie de la population qui a un emploi plus à risque. Il est difficile de trouver des chiffres et études similaires en France/Europe, mais il y a fort à parier que les résultats seraient similaires. Pour les freelances, cette évolution vers le télétravail va dans leur sens. La grande majorité d’entre eux ayant déjà adopté ce mode de vie au quotidien. Par ailleurs, la plupart des personnes en portage salarial exercent des fonctions permettant aisément la mise en place de ce format (supply chain, développeur, data analyst, MOA/MOE, etc…).
Et demain, un modèle hybride ?
Révélation pour certains, plus complexe pour d’autres, une chose est sûre, ce mode de fonctionnement bouleverse la vision du bureau, et du marché travail au sens large. Reste à savoir si il va réellement s’imposer sur le long terme, et dans quelles conditions. Selon une enquête menée par le cabinet Gartner, 74% des DAF (Directeur Administratif et Financier) envisagent de demander à leurs employés de travailler à distance au quotidien, de façon pérenne. Mais ces études et ces chiffres sont encore à relativiser. Nous avons peu de recul sur le sujet, et seuls les prochains mois nous permettront d’avoir une meilleure vision de ce à quoi le travail ressemblera demain. En attendant, vers quels secteurs se tourner aujourd’hui, pour maintenir (et développer) son activité en tant qu’indépendant ?
2 – Les secteurs d’avenir
Au delà de la façon de travailler, la crise a également initié une remise en question profonde des différents secteurs d’activités. Lesquels ont été les plus impactés ? Lesquels ont été protégés, voir ont bénéficié de ce contexte ? Quelles types de structures ont le mieux su faire face à cette crise ? Voilà quelques billes, à destination des indépendants, pour savoir vers quels types et profils de clients se tourner dans les prochains mois.
Les secteurs les plus vulnérables
L’économie globale a été impactée, et le sera pendant longtemps. Selon McKinsey, l’ensemble des industries ont été touchées, sauf les professions liées à l’administration publique et à la sécurité. En Europe, 1M de personnes auraient perdu leur emploi lors des deux dernières semaines de mars. Certains secteurs ont été plus durement impactés que d’autres. L’industrie du tourisme par exemple. À elle seule, elle représente pas moins de 10 % du PIB mondial. Et 50 millions d’emplois dans ce secteur seraient menacés. En Europe et aux États-Unis, seuls deux secteurs des services (hébergement et restauration plus commerce de gros et de détail) représentent environ 40% de tous les emplois vulnérables.
Les secteurs qui tirent leur épingle du jeu
Heureusement, tout n’est pas tout noir, ou tout blanc. Quand certains secteurs font face à une période de crise, pour d’autres un bel avenir se dessine. En Chine, les téléchargements d’applications de jeux ont augmenté de 80 % pendant le confinement. Plus généralement, les activités de divertissement et gaming en ligne se portent très bien. Confinement oblige, l’industrie de la vente à distance a également vu son activité exploser. Amazon a par exemple annoncé un plan de recrutement de 100 000 personnes supplémentaires aux Etats-Unis pour faire face à l’afflux de commandes. Le secteur du sport indoor a également vu la demande exploser grâce à une transition des cours vers du digital. Bref, certains s’en sortent, d’autres vont se transformer. C’est vers ces 2 là qu’il faut s’orienter pour le moment.
Zoom sur les indépendants
Point rassurant, à l’heure actuelle la quasi majorité des freelances envisagent un impact modéré de la crise sur leur activité. Par ailleurs, alors que l’on aurait pu croire que les grands groupes seraient les premiers à mettre un terme à leurs collaborations avec les indépendants, en raison de la flexibilité que ce statut leur permet, la réalité est bien différente. Pour le moment, 73,5% des missions freelances au sein de grands groupes sont maintenues pendant la période de confinement. Quelques premiers signes encourageants donc pour les travailleurs indépendants. Et ce ne sont pas les seuls.
“Face à la crise, les entreprises sont donc nombreuses à avoir ou devoir licencier des salariés en CDI, mais elles sont tout aussi nombreuses à avoir besoin d’expertises pour booster ou relancer leur activité et les accompagner sur leur transition digitale. Faire appel aux consultants, c’est une manière de diminuer les coûts et de bénéficier de plus flexibilité en embauchant des profils hautement qualifiés plus rapidement, et uniquement le temps nécessaire. La démocratisation du télétravail généralisé est également un élément pouvant faciliter et inciter le recours aux freelances. Proposer le télétravail, c’est pouvoir accéder à de nombreux talents localisés en région ou partout dans le monde !”
Extrait du dossier sur l’analyse de la crise sur le future of work – Cherry Pick
3 – Indépendant, un statut privilégié
À l’origine, dans les années 1980, le format du “portage salarial” avait été lancé avec pour objectif de permettre aux cadres en transition de conserver une certaine sécurité. Aujourd’hui, ce statut initialement prévu de façon éphémère, semble devenu presque incontournable. Il y aurait déjà près de 100 000 travailleurs portés en France, et ce chiffre pourrait monter à 600 000 en 2025. Selon une étude APEC-PEPS réalisée l’année dernière (avant la crise donc), 28 % des cadres envisagent le portage salarial.
Les entreprises préparent la transition
La conjoncture actuelle a permis de souligner les avantages essentiels du portage salarial et du statut d’indépendant. Une souplesse administrative et financière pour les entreprises, une autonomie et un mode de vie sur-mesure pour les indépendants. Plus que du confort, c’est une question d’anticipation des risques et de survie pour beaucoup d’entreprises. Il y a donc fort à parier que beaucoup feront le choix de travailler avec ce type de profil, et ce sur le long terme. Ces derniers mois, on a d’ailleurs constaté l’émergence d’un nouveau métier, celui de Chief Freelance Officer. Un nom très “startup nation” qui révèle une tendance plus profonde. En interne, les entreprises s’organisent pour gérer au mieux les travailleurs externes, et indépendants. Et les chiffres vont d’ailleurs dans cette logique.
Selon Forbes, au 2ème trimestre 2020, les offres d’emploi en freelance ont augmenté de 25% par rapport au 1er trimestre. Cette tendance se voit d’ailleurs à travers l’analyse valorisation et des revenus des entreprises qui proposent des missions pour les indépendants. Dans cet article très bien documenté, l’auteur détaille cette évolution chez Upwork et Fiverr, deux références en la matière, et les résultats sont sans appel. La demande est de plus en plus importante, bien au delà des prévisions initiales.
“In the most recent quarter, Q2 2020, Upwork reported revenues just below $90 million USD, which was more than 10% higher than the company or analysts forecasted. Q1 2020 revenues were approximately $83 million USD, a 5% increase. Q4 2019 revenues were around $80 million USD, so without doubt Upwork continues to grow. How does Upwork’s financial future look? Analysts expect a consistency of revenues throughout 2020 with a year-end revenue number closing in on $350 million USD. Analysts forecast that 2021 revenues will clock in at $400 million USD, an increase of over 15%.”
Extrait de l’analyse de Upwork
Un mode de vie qui séduit de plus en plus
Le statut de freelance séduit donc de plus en plus les entreprises. Et c’est une bonne nouvelle, car il séduit également de plus en plus de travailleurs. Une étude réalisée par The Boson Project auprès de 2000 travailleurs français, révèle que 86% des personnes interrogées ont profité de cette période de crise pour prendre du recul sur leur mode de vie. Résultat ? lls veulent travailler moins, mais mieux. Si le “travailler moins” n’est pas inhérent au statut d’indépendant (mais peut l’être en fonction des choix de chacun), le “travailler mieux” est quant à lui intimement lié. Nous l’avons vu plus haut, parmi les nombreux avantages, ce statut permet notamment le travail à distance. Or, selon le même panel, 63% estiment que le télétravail permet de gagner du temps (sur les trajets), de mieux s’organiser (44%) et de mieux maîtriser son budget alimentaire (38%). Des éléments de bien être essentiels, qui font donc la différence.
Cet article a été rédigé par notre partenaire Embarq.
Leur mission : dépoussiérer le secteur du portage salarial en créant un modèle plus transparent, technologique et bienveillant !
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