Freelance en portage salarial : le combo parfait du digital nomad ?
Tout plaquer pour devenir digital nomad ? C’est une idée qui séduit de plus en plus de freelances. Toutefois, le manque de stabilité financière et de protection sociale peut freiner même les plus téméraires.
Dans cet article, on vous en dit plus sur le statut du portage salarial qui permet aux freelances en recherche de mobilité ponctuelle d’allier le confort du salariat, la liberté d’un indépendant et le lifestyle d’un digital nomad.
Travailler en freelance à l’étranger : quelles sont vos options ?
Si vous vous demandez comment devenir digital nomad, sachez que plusieurs options s’offrent à vous pour poursuivre votre activité indépendante tout en restant mobile géographiquement.
Que vous souhaitiez partir à l’étranger pour plusieurs années ou simplement avoir la liberté de voyager ponctuellement à l’étranger, sachez que le cadre juridique est bien différent en fonction de la durée de votre séjour à l’étranger.
Digital nomad : plutôt voyages ponctuels ou séjour longue durée ?
Si vous envisagez de rester une à plusieurs années à l’étranger, on parle alors plutôt d’expatriation. C’est un régime plus spécifique qui permet rarement d’être rattaché au système français de sécurité sociale. Ce choix nécessite donc plus de réflexion et de recherche sur le fonctionnement administratif local.
Dans cet article, on s’attardera avant tout sur le cas des freelances en recherche de mobilité ponctuelle (de quelques jours à quelques mois) : on parle alors du mécanisme de détachement. Ce mécanisme permet de conserver votre rattachement à la sécurité sociale française et de continuer à cotiser pour votre retraite.
Pour autant, le détachement n’est pas un statut en soit, et il peut être adopté sous deux statuts juridiques différents : le statut d’indépendant et celui de salarié porté (qui est un peu différent des autres statuts de freelance).
Travailler à l’étranger en tant que travailleur indépendant
La solution la plus connue reste évidemment de conserver votre statut d’indépendant (entrepreneur individuel ou dirigeant d’EURL ou de SASU).
Les cas de mobilité internationale ont été initialement pensés dans le cadre du code du travail pour les cas de salariés envoyés à l’étranger par leur employeur.
En tant que freelance, vous n’êtes pas soumis au code du travail mais vous pouvez tout de même conserver votre rattachement à une protection sociale française sous certaines conditions… et sous réserve de ne pas avoir peur de réaliser quelques démarches administratives supplémentaires !
Allier liberté et sécurité à l’étranger via le statut de salarié porté
Une solution souvent méconnue des freelances et pourtant très confortable est de devenir digital nomad en portage salarial.
Les avantages ? Vous bénéficiez de la même protection qu’un salarié envoyé à l’étranger par son employeur :
- vous n’avez pas besoin de souscrire à une RC pro spécifique puisque vous bénéficiez déjà de la RC pro fournie par votre société de portage. Cette dernière vous permet bien souvent de partir jusqu’à 3 mois successifs à l’étranger ;
- vous conservez votre indépendance dans le choix, la négociation et l’exécution de vos missions ;
- vous n’avez pas à vous occuper des aspects administratifs de votre activité (comptabilité, juridique, etc.) ;
- et vous continuez à cotiser en France et à profiter des avantages de votre couverture sociale française.
Digital nomad en portage salarial comment ça marche ?
En tant que freelance, être mobile suppose également une bonne part d’organisation. Planifier ses trajets, son hébergement, ses coworking, sont autant de tâches qui peuvent vous demander du temps si vous voulez profiter sereinement de votre vie de nomade.
Le choix du portage salarial vous permet de vous libérer du temps (et de la charge mentale) sur votre administratif pour vous concentrer sur vos projets professionnels et personnels. On vous explique comment fonctionne le portage salarial en pratique et pour quels profils de freelance ce statut est accessible.
Être freelance en portage salarial
Le portage salarial est un statut juridique encadré par le code du travail qui permet à des travailleurs indépendants de bénéficier d’un CDI (et de ses avantages), tout en conservant une pleine autonomie dans la recherche, la négociation et l’exécution de leurs missions.
Concrètement, la société de portage salarial collecte votre chiffre d’affaires auprès de vos clients pour vous le verser sous forme de bulletin de salaire. Cette solution vous permet de cotiser pour obtenir la même protection sociale qu’un salarié tout en restant indépendant.
Pour vous faire bénéficier des avantages du CDI, la plupart des sociétés de portage prélèvent un certain pourcentage de votre chiffre d’affaires pour se rémunérer. Toutefois, il existe aussi des entreprises de portage 2.0, comme Jump qui proposent des abonnements avec un tarif fixe.
Pour autant, même si le portage est une solution idéale pour se lancer en tant que digital nomad, ce statut suppose de répondre à certains critères d’éligibilité.
Qui peut être digital nomad en portage salarial ?
Le code du travail pose des critères d’éligibilité au portage. Par exemple, seuls les freelances qui facturent des clients B2B sont éligibles au portage salarial et peuvent donc bénéficier de ses avantages pour devenir digital nomad. Il est donc important d’être conscients de l’ensemble de ces critères pour déterminer si ce statut est la solution qui vous correspond.
Pour devenir digital nomad sous le statut de salarié porté il faut prendre en compte :
- votre qualification professionnelle ;
- votre capacité à percevoir un revenu minimum ;
- la nature de votre activité ;
- votre situation personnelle.
La qualification professionnelle
Le digital nomad qui souhaite se lancer en portage salarial doit pouvoir être pleinement autonome dans l’exécution de ses missions. Pour garantir cette autonomie, vous devez notamment démontrer que vous avez au minimum un bac + 2 ou une expérience significative d’au moins 3 ans dans votre domaine d’activité.
La capacité à percevoir un revenu minimum
Comme énoncé plus haut, tout l’intérêt de se lancer en portage salarial pour un digital nomad est de s’assurer une certaine sécurité. La convention collective du portage prévoit un salaire minimum que le freelance doit être en mesure de percevoir. Ce montant correspond à 77% du plafond de la sécurité sociale (soit environ 2640 € brut mensuel).
La plupart des entreprises de portage vous demandent donc de facturer un TJM (Tarif Journalier Moyen) minimum afin de répondre à cette obligation légale. En tant que digital nomad, ce salaire minimal est donc un élément essentiel à prendre en compte dans la balance lorsque vous fixez vos tarifs et que vous planifiez vos missions à l’étranger.
La nature de l’activité exercée
Toutes les activités ne sont pas éligibles au portage salarial. Si vous n’exercez pas d’activité réglementée et que vous facturez des clients B2B, il y a de forte chance pour que votre activité réponde aux critères d’éligibilité du portage ! Vous pouvez bénéficier d’une vie de nomad tout en conservant le confort du salariat !
La situation personnelle du digital nomad
Enfin, l’une des dernières cases à cocher pour vous assurer que vous avez la possibilité de travailler à l’étranger via le portage salarial, est votre situation personnelle.
Pour être éligible à un CDI soumis au droit français, il faut être un résident fiscal français. Il est également nécessaire d’avoir la nationalité française ou européenne ou du moins un titre de séjour vous permettant de travailler en France.
Les conditions pour devenir digital nomad en portage salarial font nécessairement ressortir des profils de digital nomad spécifiques. Certains métiers sont plus à même de pouvoir travailler à l’étranger via le portage que d’autres. Petit tour d’horizons des métiers privilégiés pour vous lancer.
Quels sont les meilleurs métiers pour devenir digital nomad en portage ?
Développeurs, consultants en marketing digital, UX/UI designers, graphistes… de nombreux métiers du digital permettent de se lancer facilement en freelance à l’étranger via le statut de salarié porté.
Pourtant, un constat reste flagrant : certains métiers sont particulièrement représentés dans la communauté des digital nomads.
Sans surprise, les métiers qui nécessitent une forte expertise technique sont les plus répandus. C’est notamment le cas de tous les métiers IT : développeurs, ingénieurs, data specialists, project managers. Ce sont des métiers privilégiés pour mener une vie nomade tout en maintenant une bonne couverture sociale.
En effet, ces expertises sont non seulement très prisées des entreprises, mais ces profils hautement qualifiés répondent surtout aux critères les plus exigeants du portage salarial. On note la facturation de clients B2B, le niveau de qualification et le TJM minimum exigé.
Vous l’aurez compris, le digital nomadisme est à la portée de beaucoup de freelances. Pourtant, seuls certains profils peuvent faire le choix de ce mode de vie flexible tout en préservant la même sécurité qu’un salarié.